INTRODUCTION

11.8.07

Histoire à donner des migraines

J'ai un peu de mal à suivre l'histoire qui suit et comme je ne suis pas égoiste, je la publie, histoire de partager mon mal de crâne^^.

L’escroc se disait ami des juges

L’expert psychiatre lui-même s’y perd. Les avocats ont dû potasser le dossier jusqu’au bout de la nuit pour s’y retrouver dans les explications de la prévenue. Si l’affaire est toute simple, la manière de procéder l’est beaucoup moins. En mai 2003, la prévenue, d’origine vietnamienne, s’intéresse particulièrement à une commerçante, de même origine qu’elle et condamnée deux ans plus tôt pour « exercice illégal de la profession de banquier ». Elle se rend à l’un de ses magasins et lui explique en substance qu’elle a le bras long, surtout du côté des magistrats. Elle lui fait aussi comprendre que pour bénéficier de son entregent, il faut quand même mettre la main au portefeuille. Plus tard, elle revient voir la commerçante avec un homme qu’elle présente comme le président du tribunal de Nouméa, un ami proche, qui apprécierait également un petit effort financier pour régler ses petits soucis. En l’occurrence, pouvoir récupérer ses reconnaissances de dettes, placées sous scellés par le tribunal. La conversation se déroule en vietnamien, le complice ne comprend rien et estimera plus tard avoir été grugé.

Dîner entre amis
Histoire d’asseoir encore la crédibilité de l’arnaque, un dîner est organisé chez la commerçante. La prévenue assure que l’un des assesseurs qui ont jugé l’affaire de la commerçante sera là. Finalement, il n’en sera rien. Mais la pilule passe comme une lettre à la poste, les onze millions aussi. C’est la somme nécessaire aux magistrats pour rétablir la balance en faveur de la commerçante. Le château de cartes s’effondre lorsque la commerçante porte plainte. L’escroquerie est mise au jour. Sauf que, pendant l’enquête, la prévenue continue à se débattre comme un beau diable. Les explications les plus alambiquées côtoient les manœuvres destinées à échapper aux gardes à vue. Hier, lors de l’audience, la prévenue a continué à apparaître seule contre tous. « Pourquoi tout le monde mentirait autour de vous, sauf vous ? », interroge le président de la cour. « Je ne sais pas trop. J’ai l’impression que c’est un complot. »

« Elle en fait trop »
Pour la partie civile, l’appel de la prévenue ne vise qu’à distiller le doute sur les deux dossiers pour lesquels elle a été condamnée. « Elle a abusé tout le monde, y compris son complice, rédigé de fausses attestations. L’une d’elles a même contribué à faire licencier un clerc d’huissier. » L’avocat général a remarqué cette même « orchestration exceptionnelle » , cette facilité à monter des « scenarii incroyables, qui constitue bien le propre des escrocs ». Le représentant de la société ne fait pas l’économie du pedigree de la prévenue. Des condamnations dont la première remonte à 2003, toutes pour chantage, escroquerie ou dénonciation calomnieuse. Les juges de première instance l’ont condamnée à huit et six mois ferme pour les deux dernières (manœuvres frauduleuses et complicité d’établissement de faux documents) pour lesquelles elle faisait appel. L’avocat général a demandé la confirmation de la décision des juges de première instance. La défense a parlé de faits « totalement inexacts, tels que présentés par les parties civiles et le ministère public ». Son argumentaire s’est basé sur l’intention frauduleuse, pas établie puisque intervenant après la remise des fonds par la plaignante. Même si l’avocat a reconnu que sa cliente avait tendance à « trop en faire », en parlant de ses revirements ou de ses explications. La cour rendra sa décision le 28 août prochain.

P. Ch.
Les Nouvelles-Calédoniennes - Article du 03.08.2007

Si vous avez tous compris, tant mieux pour vous ;).

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