INTRODUCTION

14.8.07

Sur les traces de «Feu nos pères»

C'est le titre d'origine de l'article qui suit et que je me permet de publier dans ce vinablog car il (l'article) permet d'avoir des éléments de référence et de comparaison.

Un an après l’exposition de Nouméa, et à six semaines de celle d’Okinawa qui va mettre un terme à son projet, l’enseignante et artiste photographe Mutsumi Tsuda revient pour la huitième fois en Calédonie, sur la trace des descendants japonais.

Ce voyage-ci, peut-être son dernier en Calédonie, Mutsumi Tsuda va le consacrer essentiellement aux descendants des Japonais venus d’Okinawa à la fin du 19e siècle et au début du 20e. C’est en effet dans cette ville qu’après Nouméa, Yokohama, Kyoto, Tsuruoka, Kobé et Hiroshima, l’exposition « Feu nos pères » va faire son ultime halte. Elle regroupe des portraits d’aujourd’hui, des photos d’époque, des documents d’archives, des DVD et des objets précieusement conservés par cinq générations de descendants de Japonais, dans le monde kanak comme dans le monde calédonien.
Au Japon, « Feu nos pères » a obtenu un véritable succès universitaire et populaire.
Au grand étonnement de ceux qui ne connaissaient la Calédonie que pour ses plages, elle a révélé une tranche d’histoire inédite et pleine d’émotion. A Okinawa même, ville qui cultive une ancienne tradition d’exportation de main-d’œuvre, et qui par cela même est particulièrement ouverte aux cultures du monde, un journal y a consacré plus d’une douzaine d’épisodes, avec de nombreux portraits de Calédoniens d’origine japonaise. De quoi préparer l’opinion à accueillir l’exposition avec bonheur, du 12 au 25 novembre. Une quarantaine de Calédoniens de l’Amicale japonaise feront d’ailleurs le déplacement.

Explorer Poum et Pam

Pour son huitième voyage calédonien en cinq ans, Mutsumi Tsuda va donc cibler ses recherches sur les originaires d’Okinawa : les Higa, Jaan, Akamine, Ohgusiku, Takara et autres Vonitishi. Elle entame un périple de douze jours en Brousse, avec un intérêt particulier pour une région qui a échappé à ses précédentes investigations : la zone Poum-Arama-Pam. Ceux qui pensent pouvoir lui être utiles peuvent la contacter par le biais de Marijo Michel, consule honoraire du Japon (tél. : 86 11 86), qui fera le relais.
L’exposition d’Okinawa, en novembre, mettra un terme au projet « Feu nos pères » tel qu’il a été présenté à Nouméa en août 2006, puis enrichi au Japon. Mais il trouvera sans doute quelques prolongements. Mutsumi Tsuda envisage en effet une exposition photo à caractère plus artistique, peut-être même un livre. Et l’histoire des Calédoniens d’origine japonaise devrait faire l’objet d’un film documentaire, réalisé en fin d’année par la société locale Néo Productions, en collaboration avec Canal + et RFO. Des contacts ont également été pris avec NHK, la chaîne nationale japonaise.

Cinq générations

Entre 1892 et 1919, quelque 5 500 japonais sont venus travailler sous contrat dans les mines de nickel et dans la pêche. Environ 900 d’entre eux ont fait souche et sont restés, engendrant une descendance estimée aujourd’hui, cinq générations plus tard, à quelque 8 000 personnes à tous les degrés de métissage et avec généralement peu de pratiques culturelles japonaises. Comme les Arabes, ils se sont « calédonisés » et ne se considèrent pas autrement que Calédoniens d’origine japonaise.Les premiers arrivés sont morts où ont été pour la plupart expulsés après Pearl Harbor en 1942, laissant souvent femmes et enfants derrière eux. Ceux qui intéressent Mutsumi Tsuda sont ceux de la deuxième génération, âgés de 65 à 90 ans, et qui pour la plupart portent encore des prénoms japonais. Elle estime leur nombre à environ 200, et en a rencontré et photographié une bonne centaine.
HL

Les nouvelles calédoniennes du 14 aout 2007

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