INTRODUCTION

30.9.10

Il fait expulser son épouse pour s’en séparer

Après s’être procuré une épouse au Vietnam, un dentiste de Nouméa l’a dénoncée aux services de l’immigration pour mieux s’en séparer. L’affaire était exposée au tribunal administratif, jeudi.

Le mariage de la jeune Vietnamienne Thi M. P. ne devait rien au hasard, ni à l’éclosion de sentiments. Le 4 septembre 2007, elle épousait un dentiste de Nouméa qu’elle connaissait peu, mais qui avait organisé sa venue jusqu’en Nouvelle-Calédonie.
C’était par l’entremise d’un organisme religieux, indique le dossier présenté jeudi au tribunal administratif de Nouméa. Entre les deux époux, les choses se sont moins bien passées que prévu.

Deux années après les noces, une grossesse a été constatée médicalement. Malheureusement, elle n’est pas allée à son terme, prévu en avril 2010. Un événement qui a « généré des désordres psychologiques graves » chez l’épouse, indique le rapporteur public Jean-Paul Briseul, qui a présenté l’affaire aux juges. Chez le mari, la fausse couche et ses conséquences ont provoqué une envie de se séparer de sa femme.

« De la même manière qu’il avait organisé son arrivée pour l’épouser, il allait maintenant organiser son retour au Vietnam pour divorcer », poursuit Jean-Paul Briseul. La « thérapie » sur les lieux d’enfance de la jeune femme s’est muée en une forme de répudiation de fait. Sur place, le mari « annula purement et simplement le retour [de sa femme] pour la contraindre, par l’argument économique, il fallait assumer le coût du voyage, à ne pas revenir ». Finalement, cette dernière est parvenue à emprunter assez d’argent pour le faire.

De retour à Nouméa, son époux lui interdit l’accès au domicile conjugal, organise une vie matériellement séparée, et enclenche une procédure de divorce. Puis, à la faveur d’un nouvel aller-retour de sa femme au Vietnam, il se rend au haut-commissariat pour la dénoncer. Car sa Thi M. P.n’avait qu’une carte de séjour, pour vivre en Nouvelle-Calédonie. En théorie, cela lui offre une situation stable, une fois mariée à un citoyen français. Sauf dans un cas : s’il n’y a plus de « communauté de vie ». Cette restriction vise à lutter contre les « mariages blancs », motivés par l’obtention de papiers. En l’espèce, le mari a expliqué aux fonctionnaires du bureau des étrangers que son épouse avait décidé de rentrer chez elle pendant six mois, et qu’ils étaient donc séparés.

Résultat : au renouvellement de la carte de séjour de Thi M. P., en mars 2010, le haussariat a opposé un refus, avant de la renvoyer au Vietnam. Il s’agissait d’ « une erreur de droit », a conclu Jean-Paul Briseul, pour qui l’épouse était « déterminée à rejoindre son domicile conjugal, et c’est bien ce qui gênait son époux qui avait organisé son retour au Vietnam ».

Les juges, qui sont libres de suivre cet avis ou pas, rendront leur décision à la fin du mois prochain. Au cours de l’audience, le représentant du haussariat a indiqué que le cas de Thi M. P.était « susceptible d’être réexaminé ».

Les Nouvelles Calédoniennes

La femme est vietnamienne certes, et le mari ?

2 commentaires:

kca a dit…

Pas mal!
Ca va en donner des idees a quelques uns. Mais il faut tout de meme pas mal de lâcheté pour faire ca!

Ps: Bonjour Monsieur

M. a dit…

Je voudrais bien savoir où en est cette affaire moi, des nouvelles ?